L’artiste

Marie LE COQ vit en Bretagne depuis toujours et nourrit une passion particulière pour la mer.
Elle a commencé à peindre dès sa plus jeune enfance et sa formation aux Beaux Arts de Rennes lui a donné les outils confortant sa peinture actuelle .
À mi-chemin du réel et de l’imaginaire, une œuvre forte et aussi apaisante qui nourrit le regard et l’esprit.
Le travail de l’artiste sollicite l’imaginaire avec une grande complicité et intimité avec la nature.
Elle expose régulièrement à ART en Capital au Salon COMPARAISONS (Grand Palais- PARIS) ainsi qu’au salon d’Automne de PARIS et participe tous les ans à des expositions à l’étranger : Chine, Brésil, Russie, Japon, Israel, Danemark…
Ses toiles sont exposées en permanence à Paris, Galerie Gavart, et dans son atelier ouvert au public à Trébeurden sur la côte de Granit Rose, Galerie PASSAGE.


Instant T, acrylique sur lin, 200x200, 2019
Instant T, acrylique sur lin, 200×200

Récompense au Salon d’Automne de Paris

Ce tableau a reçu le Grand Prix Lucie Rivel de la Fondation Taylor | 2019

Un format de toile de 200×200 cm dans lequel on est emporté.


Références

Extrait de la Préface du livre de Marie Le COQ “TANGAGE” (rétrospective de 20 ans de Peinture)
Gérard XURIGUERA critique et historien de l’art

À ce stade de l’analyse, au moment de tenter de situer cette démarche au sein d’une tendance, on ne manquera pas d’établir des rapprochements avec de grands aînés, en particulier De Staël, mais le lexique de l’artiste bretonne ne conserve que l’esprit, le substrat de celui qui disait « Il y a toujours un sujet, qu’on le veuille ou non ». Et, si cette parenté est quelquefois révérencieuse, elle ne s’immole pas à son culte et s’en émancipe par son déni d’une matière trop onctueuse, d’une dramaturgie carrément moins âpre, de cadences démesurément heurtées, et d’une approche beaucoup plus encline au jeu des nuances texturielles. On préférera ranger cette grammaire des sens, s’il fallait absolument l’étiqueter, à la périphérie du « paysagisme abstrait » cher à Michel Ragon, mais avec plus de paysage que d’abstraction, cela a été souligné.

Concise et rythmée, frémissante et équilibrée, l’œuvre de Marie le Coq respire dru l’air du large et touche simultanément aux sentiments intimes, parce qu’elle s’identifie pleinement à son auteur. Certes, elle respecte l’ordre du monde extérieur, mais elle nous interroge surtout de l’intérieur. Par ailleurs, elle nous interpelle également par sa maîtrise technique et nous attache conjointement par ses échappées vers l’infini, en ces territoires où le rêve se fond dans le réel.

Finalement, malgré leur fallacieuse effervescence, ses compositions rigoureusement agencées sont baignées de silence et de solitude, et selon les mots de l’artiste, incitent à l’apaisement. Mais c’est ce qui vit qui impulse l’action et la pensée de Marie le Coq. Aussi, avec tout l’élan de sa ferveur créatrice, elle n’en finit pas de faire du vivant avec du vivant.


L’inclination de Marie Le Coq
Claude Margat Peintre et écrivain

Avant la peinture, il y a le support. Il a été réalisé afin que les images ne s’effacent plus et qu’elles se fixent à l’intérieur d’un cadre dimensionnel réduit. La peinture a produit le support pour mieux s’interroger sur elle-même et se présenter comme un objet séparé du monde, bien que représentant ce dernier sous une infinité d’aspects. L’aspect est l’accès. Accès à quoi ? Au sens évidemment, au sens muet de l’image.

Avant le support recomposé, il y eut le support naturel, sable ou terre, surface du rocher etc. Certaines images sont faites pour durer, d’autres pas. Le choix du support détermine la façon de présenter l’image, l’extrait et l’accès. Quant à la peinture, elle n’est que surface se donnant une illusion de profondeur et de réalité. On sait qu’un tableau peut illusionner au point qu’une grappe de raisin peinte avec réalisme peut attirer les oiseaux.

Toute figurative qu’elle puisse s’affirmer, une peinture demeure cependant une abstraction. Il était donc inévitable que l’abstraction conduise un jour à la peinture abstraite,  inévitable que la peinture devienne son propre sujet et ne se contente plus de représenter ce qu’elle pense et recompose. Nos proches prédécesseurs furent les témoins de cette métamorphose dont l’aboutissement, après les déconstructions du cubisme, a porté la peinture jusqu’à Nicolas de Staël, lequel démontre en peu d’années que l’abstraction est la première opération de l’œil dès qu’il s’ouvre à la beauté des choses. La peinture écarte d’Isis le voile qui masque le Mystère.

De Staël a conduit la peinture jusqu’à l’effacement du sujet pictural, et depuis tout a changé. Nous savons désormais que de la peinture la plus abstraite à la peinture la plus figurative, il n’y a plus qu’une différence d’approche, un usage différent du temps créateur, une accommodation du regard à ce qui précède son étoilement dans l’espace.

Quelque chose de mystérieux se joue entre l’oeil et la main, et c’est de cet « entre -deux-là » que surgit la proposition picturale de Marie Le Coq. Le contenu d’une œuvre, bien sûr, ne saurait se réduire à ce seul mystérieux moment, car l’exigence de la peintre face au sujet pictural ne saurait faire l’économie de tout ce qui constitue le vécu proprement dit de l’artiste, vécu dont le dépôt et le rassemblement sur la toile finissent par donner à l’image cette singularité qui la rend reconnaissable entre toutes : le style.

Marie Le Coq vit à Trebeurden et rien ne peut échapper à la lumière de cet endroit, aux roses changeants du granit, au vert turquoise de l’océan, à l’horizontalité échancrée de la côte, à cette incomparable harmonie dont le chant silencieux semble parfois trahir la présence toute proche de dieux de l’antiquité. Comme si l’histoire d’un pays pouvait se résumer, devait se rassembler en un éclat dans lequel tout serait dit une fois pour toutes. Comme si tout le travail  sans témoin, l’obscur et silencieux travail n’avait d’autre destin que de reproduire le même instant de stupéfaction, la même émotion devant la beauté du monde se dévoilant tout à coup devant nos yeux. Alors seulement, dans le dialogue silencieux qui s’établit entre le regard de Marie et sa propre part de réserve obscure, la représentation peut enfin s’affranchir des règles et nous montrer le processus tel qu’il fonctionne en pleine réalité retrouvée : dans l’expression du plus étroit, du plus resserré des rapports. Qu’importe alors si inversant les règles de l’ordonnancement naturel, le ciel rougit et abandonne son bleu au sable ! Le principe essentiel est saisi, la vie convoquée, l’extase discrète réalisée. A nouveau prête à se dévoiler dans le cadre défini de sa réalité, apparaît la beauté sans artifice du regard de Marie Le Coq.

L’envol de l’esprit peut avoir lieu.